Écrire un livre : Par où commencer ?

L’écriture, une histoire de tous les instants.

Depuis aussi loin que je me souvienne, les mots m’ont toujours accompagnée.

J’ai appris à lire très vite, et déjà, j’adorais cet univers où les lettres s’alignent pour former des histoires, des mondes entiers à explorer. Très vite, j’ai pris l’habitude d’avoir un carnet. Je notais les évènements importants, des idées, mes émotions. C’était un mélange de souvenirs, de rencontres, de paysages, d'anecdotes, de fragments de conversations, de poésies, de voyages ...

C’est de là que naissent mes histoires : d'instants de vie, de gens croisés par hasard, de lieux uniques, d'émotions ancrées dans mon coeur et qui demandent à être racontées.

Mais comment faire quand on veut écrire un livre pour la première fois ?

Par où commencer ?

Tout ce que vous lirez ici s'appuie sur ma méthode. Elle n'est ni une science exacte ni une technique incontestable et figée. Chaque auteur, autrice détient sa technique propre de création et d'organisation. Chaque auteur possède une identité, une plume distinctive.

Naturellement, le sujet demanderait à être plus développé mais cet article vous donne déjà les bases pour vous lancer.

A vous de prendre ce qui vous parle et de l'adapter à votre mode de travail.

2. Déclencher l’inspiration avec les associations d’idées

Notre cerveau ne pense pas en ligne droite, il tisse des liens. Une idée en appelle une autre, et c’est comme ça que les histoires prennent forme.

C’est ce que la Gestalt Théorie explique : nous avons tendance à relier les choses entre elles, à créer du sens à partir de ce qui nous entoure.

Si je vous dis "fraise", vous pensez peut-être :

• Au goût sucré d’une tarte chez votre grand-mère.

• À une confiture maison et à l’odeur du sucre qui caramélise.

• À un chat roux, baptisé "Fraise" par une amie d’enfance.
  
  

Un mot peut donc faire naître un souvenir, une émotion, une multitude d’histoires possibles. En utilisant cette technique, la page blanche ne posera plus de problèmes !

Avant toute chose, il faut une idée. Pas forcément un concept révolutionnaire, mais un fil à tirer, une étincelle qui donne envie d’écrire.

Posez-vous ces questions :

• Quel sujet me fascine au point d’y penser même sans le vouloir ?
  

• Quels souvenirs ou émotions reviennent souvent en moi ?
  

• Quel livre aurais-je aimé lire, mais qui n’existe pas encore ?

  L’important, c’est de choisir un sujet qui vous passionne, car vous allez passer du temps sur le manuscrit. Si vous ressentez de l'ennui dès le départ, vous ne tiendrez pas sur la longueur.

1. Trouver l’idée principale

3. Structurer son récit

Une fois l’idée trouvée, il est temps d'organiser son propos et de le structurer.

3.1. Faire un plan sans brider son imagination

Certains préfèrent structurer avant d’écrire, d’autres laissent l’histoire se construire au fil des pages. Il n’y a pas de méthode unique, mais voici deux approches qui peuvent aider :

• Le tableau arborescent : un schéma où vous partez d’un élément central (votre idée principale) et où vous notez les ramifications (personnages, lieux, intrigues secondaires…).
  
  

• La Mind Map : un système de carte mentale qui permet de relier des idées entre elles sans suivre un ordre strict.
  
  

4. Donner vie aux personnages

Les personnages sont l’âme d’un récit. Ils rendent l’histoire vivante, crédible, attachante.

Un bon personnage n’est pas juste une description physique, c’est une personnalité, un passé, des peurs, des désirs.

4.1. Construire un personnage marquant

Pour le rendre authentique, posez-vous ces questions :

• Qu’est-ce qui le motive profondément ?

• Quelle est sa plus grande peur ?

• Quels sont ses défauts, ses contradictions ?
  

5. Bâtir l’intrigue : Donner du souffle à son histoire

Trouver une idée et imaginer des personnages, c’est une première étape. Mais une bonne histoire ne peut exister sans une intrigue bien construite. C’est elle qui capte l’attention du lecteur, qui le pousse à tourner les pages et à s’attacher aux personnages.

5.1. Comprendre la structure d’une intrigue

Toutes les histoires suivent un certain rythme. Peu importe le genre (thriller, romance, développement personnel, fantasy), il y a un mouvement narratif qui guide l’histoire et lui donne de la profondeur.

Prenons le schéma narratif classique, celui que l’on retrouve dans presque tous les romans et films :

Situation initiale : Tout commence ici. C’est le cadre, l’univers dans lequel évolue le personnage principal.
Élément déclencheur : Quelque chose vient bouleverser cet équilibre initial.
Péripéties : L’histoire se complexifie, des obstacles se dressent, des décisions doivent être prises.
Climax : Le point culminant, où tout se joue, où les tensions sont à leur paroxysme.
Dénouement : La fin de l’histoire, une conclusion qui peut être heureuse, dramatique ou ouverte.

➡ Exemple avec un thriller de Karine Giebel :
Dans " Ce que tu as fait de moi ", on suit un face-à-face toxique entre un policier et une jeune femme, dans une relation de pouvoir malsaine.

• Situation initiale : Richard Ménainville est un commandant respecté, Laëtitia Graminsky une lieutenant de police ambitieuse.

• Événement déclencheur : Leur relation bascule dans l’emprise psychologique et l’obsession.

• Péripéties : Manipulations, abus de pouvoir, descente aux enfers de chacun des personnages.

• Climax : Un point de rupture où la vérité éclate, et où plus rien ne pourra redevenir comme avant.

• Dénouement : Une fin brutale et marquante, qui laisse le lecteur sous le choc.
  
  
  

5.2. L’importance du conflit et des enjeux

Une intrigue forte repose sur des tensions, des obstacles, des dilemmes.

🔹 Sans conflit, pas d’histoire.
Si tout se passe bien pour votre personnage, il n’y a aucun intérêt à suivre son parcours. Même un roman feel-good ou de développement personnel doit contenir une part de difficulté.

🔹 Un bon conflit doit être intérieur et extérieur.

• Conflit extérieur : un adversaire, une situation, une épreuve (exemple : un tueur en série dans un polar, un divorce difficile dans une romance).

• Conflit intérieur : un dilemme émotionnel, une évolution personnelle (exemple : un héros qui doute de lui, qui doit faire un choix moral).
  

➡ Exemple d’enjeux dans "L’Alchimiste" de Paulo Coelho :
Dans ce roman initiatique, le héros, Santiago, est un berger qui rêve de découvrir un trésor caché.

• Enjeu extérieur : Trouver le trésor dont il a rêvé, affronter le désert et les dangers du voyage.

• Enjeu intérieur : Apprendre à écouter son cœur, comprendre que le véritable trésor est le voyage lui-même.

5.4. Le dénouement : bien terminer son livre

La fin d’un roman est cruciale. C’est elle qui laissera une impression durable au lecteur.

Quelques types de fins :

• Fermée : Toutes les intrigues sont résolues, comme dans la plupart des thrillers.

• Ouverte : L’histoire laisse place à l’imagination du lecteur, souvent utilisé dans les romans philosophiques ou dystopiques.

• Surprise : Un twist final change complètement la perception du récit.

• Évolutive : Le héros a changé, mais tout ne s’arrête pas là.

5.3. Construire le climax : le moment où tout bascule

Le climax est le sommet émotionnel de votre roman. C’est le moment où tout se joue.

Ce qu’il doit être :

• Intense : le lecteur doit ressentir une montée en tension.

• Surprenant mais logique : il doit être inattendu, mais découler naturellement de l’histoire.

• Marquant : il doit laisser une empreinte forte dans l’esprit du lecteur.
  

➡ Exemple avec "Mange, Prie, Aime" :
Le climax n’est pas une explosion de violence, mais un moment de révélation profonde : l’instant où Elizabeth Gilbert comprend qu’elle n’a plus besoin de fuir pour être heureuse.

Écrire un livre, c’est une aventure excitante et unique. Il suffit d’une idée pour démarrer, d’un peu de méthode pour structurer, et surtout de persévérance pour aller au bout.

Et vous, quelle est votre idée d’histoire ? Dites-moi en commentaire ce qui vous inspire ou partagez votre exercice avec les mots fraise, grand-mère, chat ! Je serais ravie de vous lire.

6 Conclusion